« L’entrepreneuriat est un marathon sans ligne d’arrivée »
Il y a deux ans, je me suis lancé. Avec mes associés Thomas et Laurent, nous avons créé Jogg.in, le premier réseau social dédié à la course à pied. Aujourd’hui, nous aidons 35 000 coureurs à trouver des runners de leur niveau pour se motiver et courir plus régulièrement.
2 ans de rebondissements, de rencontres, et surement les 2 années les plus enrichissantes de ma vie.
Voici les 5 premières leçons que je tire de cette aventure.
1- L’enfer, ce n’est pas les autres
Lorsque j’étais encore au Lycée, j’ai étudié le livre de Pierre Dockès « L’Enfer, ce n’est pas les autres ». Il traite de la mondialisation et de ses aspects positifs à tous les niveaux de l’économie. Le titre m’avait marqué, et je le réutilise à ma sauce aujourd’hui.
Les jeunes entrepreneurs ont trop souvent tendance à s’enfermer dans leur idée et ne pas ouvrir leur projet vers l’extérieur. Grosse erreur ! Seuls, nous ne sommes rien. Il ne faut pas hésiter à partager ses idées avec son réseau proche et d’autres entrepreneurs.
L’entrepreneuriat est avant tout une aventure à partager à plusieurs : vos associés, vos amis, votre réseau. Avec leur aide, tout est possible.
« J’ai peur de me faire piquer l’idée »
NON ! La valeur de votre projet, ce n’est pas l’idée, mais votre capacité à la mettre en oeuvre.
Genius is 1% inspiration and 99% perspiration”
Thomas Edison
À moins d’avoir trouvé un procédé technologique totalement nouveau et revendable à la NASA à 50 M€, ne perdez jamais une occasion de picher votre concept : un bar, un ascenseur, le metro … cela vous permettra de tester votre idée et de bénéficier de retours de potentiels clients, ou de personnes totalement extérieures au projet.
Partager notre projet de réseau social de course à pied avec tout notre réseau et des acteurs du secteur a été un vrai plus. Merci aux Alert.Us, ZeGive, Adise Up, et tous nos amis entrepreneurs qui ont été de bon conseil, et nous ont fait changé totalement de concept ! Lors du lancement de notre site, nous avons même invité & rencontré Martin Gaffuri, alors fondateur d’une site concurrent ! (Martin a ensuite rejoint notre équipe).
2- Tout va changer, sauf…
Lorsque vous vous lancez dans l’entrepreneuriat, il faut séparer deux choses : votre vision et votre idée.
La vision est un pilier fondamental de l’entrepreneur. Elle guide ses choix vers un objectif supérieur. Notre vision, par exemple, était de développer la pratique sportive grâce à l’émulation du groupe. Nous croyons en le potentiel du groupe pour transcender les coureurs et les motiver à courir régulièrement. C’est notre vision.
« Si j’écoutais ce que mon marché me disait, je n’aurais pas inventé la voiture mais des chevaux qui courent plus vite ».
Henry Ford
L’idée est la déclinaison pratique de votre vision, le concept même de votre projet entrepreneurial.
Autant que vous le sachiez, cette idée va changer, c’est inévitable. Votre connaissance limitée du marché, des concurrents, des fournisseurs, vous obligera à changer vos plans en permanence. Votre capacité à vous adapter et à adapter votre projet seront les déterminants de votre succès.
Vous devez donc accepter de tout changer, sauf votre vision ! Si les modifications, ou les pivots que vous réalisez vous permettent de mieux réaliser votre vision, vous êtes sur la bonne route.
Dans notre cas, nous avons pivoté 2 fois lors des 6 premiers mois de notre existence. Des pivots nécessaires suite à des rencontres et à un positionnement unique de notre projet. Nous ne le regrettons pas !
3- Rester optimiste
L’optimisme est synonyme d’entrepreneur ! Quoi qu’il se passe dans votre projet, vous devez resté optimiste sur l’avenir, parce que personne ne le fera à votre place.
Vous rencontrerez de nombreux détracteurs qui ne croieront pas en votre projet, essaieront de vous mettre des bâtons dans les roue.. C’est en restant optimiste sur votre projet que vous profiterez de toutes les opportunités et transmettrez à vos équipes la passion !
« Business opportunities are like buses, there’s always another one coming. » Richard Branson
Si un de vos deal ne se concrétise pas, ne paniquez pas, il y aura toujours d’autres opportunités à saisir.
4- Être acharné
Être entrepreneur, c’est aussi être acharné ! Croyez en votre projet et battez vous pour son succès. Il faut être prêt à mettre de côté un certain confort social pour dédier un majorité de son temps au développement.
Encore une fois, personne ne le fera pour vous. En tant que Startup, vous avez tout à prouver, la solution est donc simplement de travailler, travailler et encore travailler !
« If you’re not willing to work hard, let someone else do it. I’d rather be with someone who does a horrible job, but gives 110% than with someone who does a good job and gives 60%. » Will Smith
Vous n’arrivez pas à rencontrer les décideurs ? campez devant la boite. La porte d’entrée est fermée? forcez la porte de derrière !
Tellement d’anecdotes sympathique à ce sujet, des nuits blanches aux coups de poker pour rencontrer les bonnes personnes.
5- Vendre, Vendre, Vendre
Le succès d’une startup dépend en grande majorité de la capacité des fondateurs à se vendre et à vendre leur projet auprès des décideurs/clients. L’idée ne fait pas tout. Vous n’êtes jamais le premier à avoir eu l’idée, mais vous pouvez être le premier à le vendre à un client !
Il faut donc concentrer au maximum ses efforts sur le commercial afin de répandre le plus rapidement possible votre produit sur le marché. Vos clients satisfaits seront vos premiers ambassadeurs. Vendre, c’est donc également un investissement dans vos dépenses de communication (dans un sens..:)). « The rest is secondary » comme disait S. Jobs !
Le développement commercial de votre activité sera la clé pour agrandir l’équipe et investir… et oui, « Cash is King ». Je ne suis pas un grand fan de la gestion de trésorerie des petites entreprises, mais au niveau d’une startup, c’est très simple : pas d’argent, pas de développement. Il ne vous reste plus qu’à vendre, ou à lever des fonds, mais ça c’est une autre histoire.
Everybody has a product to sell—no matter whether you’re an employee, a founder, or an investor. It’s true even if your company consists of just you and your computer. Look around. If you don’t see any salespeople, you’re the salesperson.
De notre côté, nous sommes venus assez tardivement sur le marché B2B du sport en entreprise, et avons passé peu de temps en prospection. Une erreur que nous avons rapidement corrigée !
Bref.
Après 2 ans d’entrepreneuriat, presque 4500 heures de travail et 689 galères, quel kiff !
Avec toutes ces aventures, je resigne pour 2 ans.